Parrainage Ruche 2022

Déroulement de la saison 

Photos 1 et 2 : Etat des colonies en juin 2022, plus de 60000 abeilles dans certaines ruches. Une force de butinage impressionnante. 

La saison a été hétérogène. Après un printemps prolifique, la sécheresse et la disette se sont installées fin juin, laissant les abeilles avec des ressources insuffisantes tant en nectar qu’en pollen. J’ai pu faire deux récoltes cette année sur le Rucher de l’Amérique. Le miel de printemps était sombre et épais, issu de la collecte de miellat. La récolte fut mince car les apports collectés ont été exploitées par les abeilles pour augmenter considérablement leur population et leurs réserves personnelles. Ainsi des ruches extrêmement populeuses ont été observées début juin et les récoltes ont été très efficientes tant que les apports étaient suffisants. 

 A cette période, il faut surveiller l’essaimage. En effet, une population si importante est favorable à l’émergence d’un essaim, la méthode naturelle de reproduction des abeilles. La moitié de la population part avec l’ancienne reine fonder une nouvelle colonie pendant qu’une nouvelle reine s’installe dans la ruche. La ruche 467 n’a pas essaimé, et a continué à travailler sagement (cF photo 3). 

Photo 3 : Ruche 467 le jour de la récolte 

Pourquoi le miel du Valais est deux fois moins abondant que celui de Vaud ou Fribourg ? C’est le résultat du cumul de plusieurs facteurs : hiver plus long, été plus secs, et surtout, absence de grandes cultures. La récolte de printemps du nord de la Suisse romande est souvent prolifique et pas du tout sombre et tanique, il s’agit d’un miel blanc et crémeux, le miel de colza. En montagne, pas de colza, pas de tournesol et en Valais, peu d’acacias car le canton est très engagé contre la prolifération de cette espèce invasive. Il en résulte des récoltes beaucoup plus modestes et un miel différent. 

Une fois la récolte effectuée, il est urgent de traiter les colonies contre le parasite Varroa destructor, principale cause de mortalité des abeilles domestiques, un petit acarien présent dans toutes les ruches, qui s’alimente sur les larves et les adultes et propage virus et maladies. J’utilise un traitement à base d’acide formique, sans molécule de synthèse. Il s’agit d’un traitement très répandu en Suisse, à l’efficacité prouvée, ne laissant aucun résidu dans les produits de la ruche, mais corrosif et parfois violent sur les abeilles et leur reine. Les reines les plus âgées sont les plus vulnérables. C’est le cas de notre reine 32, qui nous a offert deux belles saisons à forte population. Elle est morte à la fin de l’été. On constate dans ces circonstances l’existence de cellules royales destinées à donner naissance à une jeune reine. Les conditions de fécondation étant aléatoires à cette période et les délais d’obtention d’un nouveau début de ponte trop importants en cette période charnière, j’ai pris l’initiative d’éliminer les cellules royales et de donner une nouvelle reine à la colonie, élevée et fécondée au printemps. C’est elle qui mène à présent la colonie. J’espère qu’elle sera aussi formidable que la précédente.